La corrosion des conduites de gaz en copropriété
La corrosion des conduites de gaz en copropriété est un problème sérieux mais souvent négligé et oublié, jusqu’à ce qu’il soit parfois trop tard… Les conséquences de cette corrosion peuvent être graves, allant de fuites de gaz potentiellement dangereuses à des réparations coûteuses pour les propriétaires.
En effet que faire lorsque les arrivées de gaz se trouvent enterrées sous la chape de l’immeuble ? Les conséquences pour les appartements du rez-de-chaussée ne sont pas simples ; il faut enlever le revêtement et creuser pour trouver la fuite et procéder à la réparation et remise en état des parties privatives. Les coûts des travaux et des dédommagements pour les habitants de la copropriété est très élevé. Le syndic doit par ailleurs dans de telles situation, agir dans l’urgence, et la loi l’y autorise. Il n’a donc pas besoin d’une décision d’AG pour commander des travaux visant éviter une fuite de gaz.. voir Cc art 3.88-§1-1°-b.
Afin d’éviter d’en arriver là l’entretien régulier est essentiel pour garantir la sécurité et le bon fonctionnement de ces infrastructures cruciales.
Contrairement à la grande majorité des accidents domestiques qui concernent généralement une seule victime, (chute, brûlure, coupure, noyade, morsure, intoxication médicamenteuse et blessures diverses etc.) l’explosion de gaz est un accident domestique majeur qui concerne d’emblée toutes les personnes présentes sur le lieu d’origine et qui fait en général des victimes multiples. Elle implique donc rapidement le voisinage du fait des phénomènes qu’elle engendre. On peut être victime d’une explosion alors que sa source ne provient pas de chez soi. Il suffit de se remémorer quelques explosions dévastatrices récentes à Liège et à Ostende.
Ses conséquences sont donc particulièrement graves pour les victimes que ce soit en termes de décès ou de handicaps sévères à long terme, ou de perte du logement. L’explosion, par l’importance des phénomènes qu’elle engendre, touche très rapidement les fonctions vitales de l’individu. Les victimes d’explosion sont des victimes polytraumatisées. Outre les brûlures par flammes, celles-ci souffrent de blessures diverses comme l’atteinte de l’appareil auditif (surdité) ou de l’appareil pulmonaire.
Si les explosions impliquant la destruction d’un bâtiment, trouvent leur source dans la rupture de la chaîne de prévention avant compteur (canalisation, travaux, glissement de terrain) la plupart des accidents dus au gaz sont dus à des comportements inadaptés, voire au non-respect de la réglementation de la part des usagers mais aussi à la vétusté des installations et au manque d’entretien.
Une étincelle suffit
Quand le mélange air/gaz explosif est atteint, une étincelle suffit. Le simple fait de mettre en route une machine à laver, de décrocher son téléphone, y compris un téléphone portable, d’allumer la lumière ou une cigarette est suffisant pour que l’explosion se produise.
La corrosion des conduites de gaz est principalement due à la réaction chimique entre le gaz transporté et les matériaux métalliques des tuyauteries. Ce processus corrosif peut être accéléré par divers facteurs tels que l’humidité, la présence d’impuretés dans le gaz, et même la qualité de l’eau utilisée pour alimenter les chauffe-eau et les chaudières. Les conséquences de la corrosion peuvent aller de la formation de petites fissures à la perforation complète des tuyaux, mettant ainsi en danger la sécurité des occupants de la copropriété.
L’un des risques les plus graves associés à la corrosion des conduites de gaz est la possibilité de fuites de gaz. Le gaz naturel étant hautement inflammable, une fuite peut rapidement se transformer en une situation dangereuse, voire catastrophique. Les fuites de gaz sont non seulement un risque pour la sécurité des résidents, mais elles peuvent également entraîner des pertes financières considérables en raison du gaspillage de gaz et des coûts de réparation.
Face à ces risques potentiels, il est essentiel de mettre en place des mesures préventives pour éviter la corrosion des conduites de gaz en copropriété. L’une des stratégies les plus efficaces est le contrôle régulier des conduites. Cela comprend l’inspection périodique des conduites, la détection précoce de signes de corrosion, et la réparation ou le remplacement des tuyaux défectueux. Un programme d’entretien bien planifié peut non seulement prévenir les accidents, mais aussi prolonger la durée de vie des infrastructures de gaz.
Que dit la loi ?
En Belgique, il y a différents types de gaz qui doivent être tous contrôlés spécifiquement: le gaz naturel, le propane, le butane et le GPL .
Gaz naturel
Également connu sous le nom de « gaz de ville » il se compose principalement de méthane. C’est le type de gaz qui offre de nombreux avantages écologiques. Il est de plus en plus utilisé par les familles. Financièrement, c’est le gaz le moins cher utilisé à des fins résidentielles. Financièrement c’est le moins cher des gaz utilisés à des fins d’utilisation résidentielle.
Butane
Le gaz butane est produit à partir du pétrole. Il est principalement utilisé en intérieur car il ne s’évapore pas en dessous de 0 °C et n’est donc pas utilisable en période hivernale et par temps froid. Ce gaz est généralement utilisé par les entreprises.
Propane
Le gaz propane est également produit à partir du pétrole mais s’évapore à très basse température et est donc généralement utilisé à l’extérieur (réservoirs par exemple). Il s’agit de gaz liquéfié qui se transforme en gaz à l’intérieur de son conteneur. Ce gaz ne contient pas d’eau et ne présente donc aucun risque de rouille dans les réservoirs.
GPL
Le GPL (abréviation de gaz de pétrole liquéfié) est un mélange de propane, de butane et d’une petite partie de butadiène et est principalement utilisé comme carburant. Il est pris sous forme liquide puis transformé en gaz. Le GPL est principalement utilisé pour les véhicules automobiles. Il peut être facilement stocké et transporté.
Le contrôle des installations intérieures domestiques est obligatoire avant l’ouverture du compteur de gaz et pour toute extension ou modification d’une installation de gaz ; après plus rien comme contrôle …
Ce contrôle est obligatoire partout en Belgique et est donc indispensable pour la mise en service d’une installation. L’agent vérifie :
- Si l’installation de gaz est conforme à la législation
- Si tout a été branché correctement
- Comment ont été posées les conduites
- Qu’en est-il de l’alimentation et air et de l’évacuation des fumées
Mieux vaut prévenir que guérir
En tant que syndic, si vous soupçonnez que l’installation de gaz présente une fuite, vous pouvez
- demander un contrôle du gaz préventif. Il est ainsi possible de dépister d’éventuelles fuites de gaz, ce qui prévient les incendies ou explosions, et réduit le danger d’une intoxication au CO. Ce contrôle est même parfois remboursé par l’assurance.Conseil : contactez votre courtier en assurance pour savoir si ce contrôle est compris dans votre police.
- faire également faire effectuer un test d’étanchéité du gaz. Après l’exécution d’un test de pression, vous serez assuré de la sécurité de l’installation de gaz.Pour ces tests également, pas la peine d’attendre l’assemblée générale, la loi autorise le syndic à prendre toute mesure conservatoire Cc art 3.88-§1-1°-b.
Le gainage ; une solution à la corrosion
Pour la réhabilitation des canalisations enterrées ou dans les murs, qu’elles soient usées, vieillies, poreuses sur toute leur longueur ou sur quelques mètres, il existe une solution ; le gainage en époxy. Il améliore le coefficient de glissement et permet de corriger les défauts de structure longitudinaux : fissure, affaissement de la voûte, effondrement partiel, infiltration… Le procédé consiste à introduire, dans les canalisations, une chemise pré-imprégnée de résine époxy, durcie à la vapeur. C’est l’équivalent d’une manchette fibre en finition PVC et sans limite de longueur.
Cette méthode permet d’éviter des dépenses inutiles pour la rénovation des canalisations : la résine à l’intérieur de la canalisation évite d’avoir à la changer complètement. Donc aucune casse, aucun désagrément pour les habitants et plus économique.
La rénovation de canalisation s’avère aussi être une très bonne alternative lorsque vos canalisations sont en fibre ciment (amiante) car les coûts sont très limités : pour réparer la canalisation il n’y a pas besoin de désamiantage car car on ne touche pas la canalisation, on ajoute simplement une résine à l’intérieur pour la rendre de nouveau étanche.
Dominique Krickovic, Présidente de l’Union des Syndics, extrait du Magazine PropertyToday n° 14
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